Étanchéité à l’air

Elle est l’une des clefs de voûte de la performance d’un bâtiment. Les mouvements convectifs de l’air – cheminant dans l’enveloppe entre l’intérieur et l’extérieur – sont vecteurs d’inconfort thermique, de surconsommation énergétique et de réduction de la qualité acoustique. À plus ou moins long terme, ils sont également responsables de désordres hygrothermiques au cœur même des complexes de parois. Entré en France dans les processus de conception et d’exécution depuis la fin des années 2000, le sujet reste pourtant rarement intégré à la synthèse et peine à prendre une place, pourtant indispensable, pour la pérennité et la sobriété du bâti.

Le comportement thermique

Aujourd’hui, il est encore considéré comme la principale porte d’entrée technique de l’enveloppe d’un bâtiment pour conserver un confort d’usage, toujours impacté par le changement de conditions météorologiques. L’optimisation thermique d’une enveloppe doit en effet être examinée en vue de garantir des besoins thermiques adéquats pour l’ensemble de la période d’utilisation d’un bâtiment, et non pas uniquement pour les situations extrêmes. Pour y parvenir, la qualité d’isolation est une piste intéressante, mais l’utilisation des potentiels des climats locaux agrandit encore le spectre des possibles.

Le comportement hygrothermique

Même s’il induit des conséquences souvent constatées par les exploitants des bâtiments une fois en usage, le comportement hygrothermique est une notion encore méconnue des concepteurs/ constructeurs. Additionnés aux transferts usuels de chaleur, les échanges d’humidité permanents entre l’intérieur et l’extérieur d’une enveloppe engendrent des phénomènes rarement qualifiables de manière statique, mais entrainent pourtant des flux d’eau sous toutes ses formes. Ils doivent donc être compris et contrôlés pour que la pérennité des complexes soit garantie. L’application de ces règles de la thermodynamique au cadre de l’enveloppe des bâtiments permet de concevoir et de faire évoluer les techniques constructives vers plus d’efficience.

L’impact carbone

L’impact carbone du cycle de vie d’un bâtiment correspond à l’écosystème – difficilement décomposable – des matériaux qui le composent (et non à l’addition des impacts de chacun d’entre eux). En France, sa compréhension est actuellement au centre des discussions normatives, notamment au travers du nouveau label d’état Énergie Carbone (E+C-). Si le biosourcé constitue une piste essentielle pour réduire cet impact, il n’est pas le seul. La sobriété en matériaux carbonés se regarde en effet dès les prémisses de la conception. Cette démarche permet en effet de réinterroger les choix architecturaux et d’éviter les principaux générateurs de cette problématique essentielle, souvent négligée lors de l’ACV (analyse du cycle de vie).

L’étanchéité à l’eau

Les infiltrations d’eau dans l’enveloppe du bâtiment représentent l’une des principales causes des problèmes liés à l’accumulation d’humidité. L’étanchéité à l’eau de cette enveloppe est donc une fonction fondamentale, devant être assurée et coordonnée par l’ensemble des corps de métiers qui en ont la responsabilité (conception des détails, connaissance des matériaux, exécution par une main-d’œuvre qualifiée, contrôle qualité, etc.).

La performance environnementale

L’enveloppe est une composante de la performance environnementale du bâtiment, lui-même maillon essentiel de la performance d’un territoire. L’analyse environnementale d’un projet se doit d’intégrer cette systémie pour aborder des thématiques à différentes échelles : économie circulaire, bilan carbone à l’échelle d’une paroi, des occupants, d’un quartier, d’une ville, gestion de l’eau sur la toiture, mais ensuite sur la parcelle, sur le territoire, etc. Les stratégies environnementales sont écrites par les spécificités d’un projet, les certifications (HQE, LEED, BREAM) en sont les supports opérationnels.

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